C’est Tibère et non Auguste qui prit le premier dans ce sens les mots de crime de lèse-majesté. Voyez Hist. Auguste, Bachii Trajanus, 27, sqq. (Note de l’Éditeur).

[293] Lorsque Agrippine, cette vertueuse et infortunée veuve de Germanicus, eut été mise à mort, le sénat rendit des actions de grâces à Tibère pour sa clémence : elle n’avait pas été étranglée publiquement, et son corps n’avait point été traîné aux Gémonies, où l’on exposait ceux des malfaiteurs ordinaires. Voyez Tacite, Annal., VI, 25 ; Suétone, Vie de Tibère, c. 53.

[294] Sériphos, île de la mer Égée, était un petit rocher dont on méprisait les habitants, plongés dans les ténèbres de l’ignorance. Ovide, dans ses plaintes fort justes, mais indignes d’un homme, nous a bien fait connaître le lieu de son exil. Il paraît que ce poète reçut simplement ordre de quitter Rome en tant de jours, et de se rendre à Tomes. Les gardes ni les geôliers n’étaient pas nécessaires.

[295] Sous le règne de Tibère, un chevalier romain entreprit de fuir chez les Parthes, il fut arrêté, dans le détroit de Sicile ; mais cet exemple parût si peu dangereux, que le plus inquiet des tyrans dédaigna de punir le coupable. Tacite, Annal., VI, 14.

[296] Cicéron, ad Familiares, IV, 7.

[297] Voyez les reproches d’Avidius-Cassius , Hist. Auguste, page 45 : ce sont, il est vrai, les reproches d’un rebelle ; mais l’esprit de parti exagère plutôt qu’il n’invente.

[298] C’est-à-dire son frère d’adoption, L. Verus, aussi son collègue : Marc-Aurèle n’avait point d’autre frère (Note de l’Éditeur).

[299] Faustinam satis constat apud Cayetam, conditiones sibi et nauticas et gladiatorias elegisse. Hist. Auguste, p. 30. Lampride explique l’espèce de mérite dont Faustine faisait choix et les conditions qu’elle exigeait. Hist. Auguste, p. 102.

[300] Histoire Auguste, p. 34.

[301] Méditations, l. I. Le monde a raillé la crédulité de Marc-Aurèle ; mais madame Dacier nous assure (et nous devons en croire une femme) que les maris seront toujours trompés quand leurs femmes voudront prendre la peine de dissimuler.

[302] Dion, LXXI , p. 1195 ; Hist. Auguste, p. 33 ; Commentaire de Spanheim sur les Césars, p. 289. La déification de Faustine est le seul sujet de blâme que le satirique Julien ait pu découvrir dans le caractère accompli de Marc-Aurèle.

[303] Commode est le premier Porphyrogénète (né depuis l’avènement de son père au trône). Par un nouveau raffinement de flatterie, les médailles égyptiennes datent des années de sa vie comme si elles n’étaient pas différentes de celles de son règne. Tillemont, Hist. des Empereurs, t. II, page 752. 

[304] Voyez Lampride, Commode, 1 (Note de l’Éditeur).

[305] Histoire Auguste, p. 46.

[306] Dion, LXXII.

[307] Les Quades occupaient ce qu’on appelle la Moravie : les Marcomans habitaient d’abord les rives du Rhin et du Mein ; ils s’en éloignèrent sous le règne d’Auguste, et chassèrent les Boïens de la Bohême, Boïohem ; ceux-ci allèrent habiter la Boïoarie, aujourd’hui la Bavière. Les Marcomans furent chassés à leur tour de la Bohême par les Sarmates ou, Slavons, qui l’occupent actuellement. Voyez d’Anville, Géogr. anc., t. I, p. 131 (Note de l’Éditeur).

[308] Selon Tertullien (Apolog., c. 25), il mourut à Sirmium ; mais la situation de Vienne, Vindobona, où les deux Victor placent sa mort, s’accorde mieux avec les opérations de la guerre contre les Quades et les Marcomans.

[309] Hérodien, I, p. 12.

[310] Ibid., p. 16.

[311] Cette joie universelle est bien décrite par M. Wotton, d’après les médailles et les historiens. Histoire de Rome, p. 192, 193.

[312] Manilius, secrétaire particulier d’Avilius-Cassius, fut découvert, après avoir été caché plusieurs années. L’empereur dissipa noblement l’inquiétude publique, en refusant de le voir, et en brûlant ses papiers sans les ouvrir. Dion, LXXII.

[313] Voyez Maffei, degli Anfiteatri, p. 126.

[314] Dion, LXXII — Hérodien, I, p. 16 — Hist. Auguste, p. 46.

[315] Les conjurés étaient sénateurs, et entre autres l’assassin lui-même, Quintien. Hérodien, t. I, c. 8 (Note de l’Éditeur).

[316] Cet ouvrage traitait de l’agriculture, et a souvent été cité par les, écrivains postérieurs. Voyez P, Needham, Prolegomena ad Geopinoca. Cambridge, 1704, in-8°, p. 17, sqq. (Note de l’Éditeur)

[317] Casaubon a rassemblé dans une note sur l’Histoire Auguste, beaucoup de particularités concernant ces illustres frères. Voyez son savant Commentaire, p. 94.

Philostrate, dans la Vie du sophiste Hérode, dit que les Quintiliens n’étaient pas d’anciens citoyens romains, mais qu’ils étaient d’origine troyenne. Voyez le Commentaire de Casaubon, précité. (Note de l’Éditeur).

[318] Dion, LXXII , p. 1210 ; Hérodien, I, p. 22 ; Hist. Auguste, page 48. Dion donne à Perennis un caractère moins odieux que ne le font les autres historiens : sa modération est  presque un gage de sa véracité.

Gibbon loue Dion de la modération avec laquelle il parle de Perennis, et suit cependant, dans son propre récit, Hérodien et Lampride. Ce n’est pas seulement avec modération, c’est avec admiration que Dion parle de Perennis : il le représente comme un grand homme qui vécut vertueux et mourut innocent ; peut-être est-il suspect de partialité : mais ce qu’il y a de singulier, c’est que Gibbon, après avoir adopté, sur ce ministre le jugement d’Hérodien et de Lampride, se conforme à la manière peu vraisemblable dont Dion rapporte sa mort. Quelle probabilité en effet, que quinze cents hommes aient traversé la Gaule et l’Italie, et soient arrivés à Rome sans s’être entendus avec les prétoriens, ou sans que Perennis, préfet du prétoire, en ait été informé et s’y soit opposé ? Gibbon, prévoyant peut-être cette difficulté, a ajouté que les députés militaires  fomentèrent les divisions des prétoriens ; cependant Dion dit expressément qu’ils ne vinrent pas jusqu’à  Rome, mais que l’empereur alla au devant d’eux ; il lui fait même un reproche de ne leur avoir pas opposé les prétoriens, qui leur étaient supérieurs en nombre. Hérodien rapporte que Commode, ayant appris d’un soldat les projets ambitieux de Perennis et de son fils, les fit attaquer et massacrer de nuit (Note de l’Éditeur).

[319] Durant la seconde guerre punique, les Romains apportèrent de l’Asie le culte de la mère des dieux. Sa fête, Magalesia, commençait le 4 avril, et durait six jours : les rues étaient remplies de folles processions ; les spectateurs se rendaient en foule aux théâtres, et l’on admettait aux tables publiques toutes sortes de convives. L’ordre et la police étaient suspendus, et le plaisir devenait la seule occupation sérieuse de toute la ville. Voyez Ovide, de Fastis, IV, 189, etc.

[320] Hérodien, I, p. 23, 28.

[321] Cicéron, de Flacco, 2.

[322] Une de ces promotions si dispendieuses donna lieu à un bon mot : on disait que Julius Solon était exilé dans le sénat.

[323] Dion-Cassius (LXXII) observe qu’aucun affranchi n’avait encore possédé autant de richesses que Cléandre : la fortune de Pallas se montait cependant à plus de cinq cent vingt mille livres sterling, ter millies, H. S.

[324] Dion, LXXII — Hérodien, I, p. 29 — Hist. Auguste, p. 52 : ces bains étaient situés près de la porte Capêne. Voyez Nardini, Roma antica, p. 79.

[325] Histoire Auguste, p. 48.

[326] Hérodien, I, p. 28 — Dion, LXXII : celui-ci prétend que pendant longtemps, il mourut par jour à Rome deux mille personnes.

[327] Tuncque primum tres prœfecti prœtorio fuere : inter quos libertinus. Quelques restes de modestie empêchèrent Cléandre de prendre le titre de préfet du prétoires tandis qu’il en avait toute autorité. Les autres affranchis étant appelés, selon leurs différentes fonctions, a rationibus, ab epistolis, Cléandre se qualifiait a pugione, comme chargé de défendre la personne de son maître. Saumaise et Casaubon ont fait des commentaires très vagues sur ce passage.

Le texte de Lampride ne fournit aucune raison de croire que Cléandre ait été celui des trois préfets du prétoire qui se qualifiait a pugione : Saumaise et Casaubon ne paraissent pas non plus le penser. Voyez Hist. Auguste, p. 48 ; le Comm. de Saumaise, p. 116 ; le Comm. de Casaubon, p. 95 (Note de l’Éditeur).

[328] Οι της πολεως πεζοι στρατιωται, Hérodien, I, p. 31. — On ne sait si cet auteur veut parler de l’infanterie prétorienne ou des cohortes de la ville, composées de six mille hommes, mais dont le rang et la discipline ne répondaient pas à leur nombre. Ni M. de Tillemont ni Wotton n’ont voulu décider cette question.

Il me semble que ce n’en est pas une : le passage d’Hérodien est clair, et désigne les cohortes de la ville. Comparez Dion, p. 797 (Note de l’Éditeur).

[329] Dion, LXXII ; Hérodien, I, p. 32 ; Hist. Auguste, p. 48.

[330] Sororibus suis constupratis, ipsas concubinas suas suboculis suis stuprari jubebat. Nec irruentium in se juvenum carebat infamiâ, omni parte corporis atque ore in sexum utrumque pollutus. Hist. Auguste, p. 47.

[331] Les lions d’Afrique, lorsqu’ils étaient pressés par la faim, infestaient avec impunité les villages ouverts et les campagnes cultivées. Ces animaux étaient réservés pour les plaisirs de l’empereur et de la capitale, et le malheureux paysan qui en tuait un, même pour sa défense, était sévèrement puni. Cette loi cruelle, fut adoucie par Honorius, et annulée par Justinien, Code Théod., tome V, p. 92, et Comment. Gothofred.

[332] Spanheim, de Numismat, dissertation XII, tome III, page 493.

[333] Dion, LXXII ; Hist. Auguste, p. 49.

[334] Le cou de l’autruche est long de trois pieds, et composé de dix-sept vertèbres. Voyez Buffon, Hist. nat.

[335] Commode tua une girafe (Dion, LXXII), Cet animal singulier, le plus grand, le plus doux et le moins utile des grands quadrupèdes, ne se trouve que dans l’intérieur de l’Afrique. On n’en avait point encore vu en Europe depuis la renaissance des lettres ; et M. de Buffon, en décrivant la girafe (Hist. nat., tome XIII), n’avait point osé la faire dessiner.

La girafe à été vue et dessinée plusieurs fois en Europe depuis cette époque. Le cabinet d’histoire naturelle du Jardin des Plantes en possède une bien conservée (Note de l’Éditeur).

[336] Hérodien, I, p. 37 ; Hist. Auguste, p. 50.

[337] Les princes sages et vertueux défendirent aux sénateurs et aux chevaliers d’embrasser cette indigne profession sous  peine d’infamie, ou, ce qui semblait encore plus redoutable à ces misérables débauchés, sous peine d’exil. Les tyrans, au contraire, employèrent pour les déshonorer des menaces et des récompenses : Néron fit paraître une fois sur l’arène quarante sénateurs et soixante chevaliers. Juste-Lipse, Saturnalia, II, 12. Ce savant a heureusement corrigé un passage de Suétone, in Nerone, c. 12.

[338] Juste-Lipse, II, 7-8 ; Juvénal, dans la huitième satire, donne une description pittoresque de ce combat.

[339] Hist. Auguste, p. 50 ; Dion, LXXII. L’empereur reçut pour chaque fois cent decies, H. S., environ huit mille livres sterling.

[340] Victor rapporte que Commode ne donnait à ses antagonistes qu’une lame de plomb, redoutant, selon toutes les apparences, les suites de leur désespoir.

[341] Les sénateurs furent obligés de répéter six cent vingt-six fois : Paulus, premier des sécuteurs, etc.

[342] Dion , LXXII : il parle de sa propre bassesse, et  du danger qu’il courut.

[343] L’intrépide Pompéianus usa cependant de quelque prudence, et il passa la plus grande partie de son temps à la campagne, donnant pour motif de sa retraite son âge avancé et la faiblesse de ses yeux. Je ne l’ai jamais vu dans le sénat, dit Dion , excepté pendant le peu de temps que régna Pertinax. Toutes ses infirmités disparurent alors subitement, et elles revinrent soudain dès que cet excellent prince eût été massacré. Dion, LXXIII.

[344] Les préfets étaient changés tous les jours, et même presque à toute heure. Le caprice de Commode devint souvent fatal à ceux des officiers de sa maison qu’il chérissait le plus. Hist. Auguste, p. 46, 51.

[345] Dion, LXXII ; Hérodien, I, p. 43 ; Hist. Auguste, p. 52.

[346] Pertinax était fils d’un charpentier : il naquit à Alba-Pompeia, dans le Piémont. L’ordre de ses emplois, que Capitolin nous a conservé, mérite d’être rapporté ; il nous donnera une idée des mœurs et de la forme du gouvernement dans ce siècle. Pertinax fut : 1° centurion ; 20 préfet d’une cohorte en Syrie et en Bretagne ; 3° il obtint un escadron de cavalerie dans la Mœsie ; 4° il fut commissaire pour les provisions sur la voie Émilienne ; 5° il commanda la flotte du Rhin ; 6° il fut intendant de la Dacie, avec des appointements d’environ 1600 liv. st. par an ; 7° il commanda les vétérans d’une légion ; 8° il obtint le rang de sénateur ; 9° de préteur ; 10° il y joignit le commandement de la première légion dans la Rhétie et la Norique ; 11° il fut consul vers l’année 175 ; 12° il accompagna Marc-Aurèle en Orient ; 13° il commanda une armée sur le Danube ; 14° il fut légat consulaire de Mœsie ; 15° de Dacie ; 16° de Syrie ; 17° de Bretagne ; 18° il fut chargé des provisions publiques à Rome ; 19° il fut proconsul d’Afrique ; 20° préfet de la cité. Hérodien (I, p. 48) rend justice à son désintéressement ; mais Capitolin, qui rassemblait tous les bruits populaires, l’accuse d’avoir amassé une grande fortune en se laissant corrompre.

[347] Selon Julien (dans les Césars), il fut complice de la mort de Commode.

[348] Le sénat se rassemblait toujours au commencement de l’année, dans la nuit du 1er janvier (voyez Savaron, sur Sidoine Apollinaire, VIII, epit. 6) ; et cela arriva, sans aucun ordre particulier, cette année comme à l’ordinaire (Note de l’Éditeur).

[349] Ce que Gibbon appelle improprement, ici et dans la note, des décrets tumultuaires, n’était autre chose que  les applaudissements ou acclamations qui reviennent si souvent dans l’histoire des empereurs. L’sage en passa du théâtre dans le Forum, et du Forum dans le sénat. On commença sous Trajan à introduire les applaudissements dans l’adoption des décrets impériaux (Pline le Jeune, Panégyrique, c. 75). Un sénateur lisait la formule du décret, et tous les autres répondaient par des acclamations accompagnées d’un certain chant ou rythme. Voici quelques-unes, des acclamations adressées à Pertinax, et contre la mémoire de Commode : Hosti patrice honores detrahantur.Parriculœ honores detrahantur.Ut salvi simus, Jupiter, optime, maxime, serva nobis Pertinacem. — Cet usage existait non seulement dans les conseils d’État proprement dits, mais dans les assemblées quelconques du sénat. Quelque peu conforme qu’il nous paraisse à la majesté d’une réunion sainte, les premiers chrétiens l’adoptèrent, et l’introduisirent même dans leurs synodes ; malgré l’opposition de quelques pères de l’Église, entre autres de saint Jean Chrysostome. Voyez la Collection, de Franc. Bern. Ferratrius, de veterum Acclamatione, et Plausu, in Grœvii Thesaur. antiquit. roman., t. 6 (Note de l’Éditeur).

[350] Capitolin nous a dépeint la manière dont furent portés ces décrets tumultuaires, proposés d’abord par un sénateur, et répétés ensuite, comme en chœur, par l’assemblée entière. Hist. Auguste, p. 52.

[351] Le sénat condamna Néron à être mis à mort, more majorum. Suétone, c. 49.

Aucune loi spéciale n’autorisait ce droit du sénat ; on le déduisait des anciens principes de la république. Gibbon paraît entendre, par le passage de Suétone, que le sénat, d’après son ancien droit, more majorum, punit Néron de mort ; tandis que ces mots (more majorum) se rapportent, non au décret du sénat, mais au genre de mort qui fut tiré d’une ancienne loi de Romulus. Voyez  Victor, Epitom., édit. Arntzen, p. 484, n° 7 (Note de l’Éditeur).

[352] Dion (LXXIII) parle de ces divertissements comme un sénateur qui avait soupé avec le prince, et Capitolin (Hist. Auguste, p. 58), comme un esclave qui avait reçu ses informations d’un valet de chambre.

[353] Decies, H. S. Antonin le Pieux, par une sage économie, avait laissé à ses successeurs un trésor de vicies septies millies, H. S. environ vingt-deux millions sterling. Dion, LXXIII.

[354] Outre le dessein de convertir en argent ces ornements inutiles, Pertinax, (selon Dion, LXXIII) fut encore guidé par deux motifs secrets : il voulait exposer en public les vices de Commode, et découvrir, par les acquéreurs, ceux qui ressemblaient le plus à ce prince.

[355] Quoique Capitolin ait rempli de plusieurs contes puérils la vie privée de Pertinax, il se joint à Dion et à Hérodien pour admirer sa conduite publique.

[356] Leges, rem surdam, inexorabilemesse. Tite-Live, II, 3.

[357] Si l’on peut ajouter foi au récit de Capitolin, Falco se conduisit envers Pertinax avec la dernière indécence le jour de son avènement : le sage empereur l’averti seulement de sa jeunesse et de son inexpérience. Hist. Auguste, p. 55.

[358] Aujourd’hui l’évêché de Liège. Ce soldat appartenait probablement à la compagnie des gardes à cheval bataves, qu’on levait, pour la plupart, dans le duché de Gueldre et dans les environs, et qui étaient distingués par leur valeur et par la hardiesse avec laquelle, montés sur leurs chevaux, ils traversaient les fleuves les plus larges et les plus rapides. Tacite, Hist., IV, 12 ; Dion, LV ; Juste-Lipse, de Magnitudine romanâ, I, 4.

[359] Dion, LXXIII ; Hérodien, II, p. 60 ;  Hist. Auguste, p. 58 ; Victor, in Epitom et in Cæsaribus ; Eutrope, VIII, 16.

[360] Leur nombre était originairement de neuf ou dix mille hommes (car Dion et Tacite ne sont pas d’accord à cet égard) divisés en autant de cohortes. Vitellius le porta à seize mille ; et, autant que les inscriptions peuvent nous en instruire, ce nombre, par la suite, ne fut jamais beaucoup moins considérable. Voyez Juste-Lipse, de Magnitudine romanâ, I, 4.

[361] Suétone, Vie d’Auguste, 49.

[362] Tacite, Annales, IV, 2 ; Suétone, Vie de Tibère, 37 ; Dion-Cassius, LVII.

[363] Dans la guerre civile entre Vespasien et Vitellius, le camp des prétoriens fut attaqué et défendu avec toutes les machines que l’an employait au siège des villes les mieux fortifiées. Tacite, Histoires, III,  84.

[364] Près des murs da la ville, sur le sommet des monts Quirinal et Viminal. Voyez Nardini, Roma antica, p. 174 ; Donatus, de Româ antiquâ, p. 45.

[365] Claude, que les soldats avaient élevé à l’empire, fut le premier qui leur fit des largesses : il leur donna à chacun quina dena, H. S. vingt liv. sterl. (Suétone, Vie de Claude, 10) Lorsque Marc-Aurèle monta paisiblement sur le trône avec son collègue Lucius-Verus, il donna à chaque prétorien vicena, H. S., cent soixante liv. sterl. (Hist. Auguste, p. 25 ; Dion, LXXIII) Nous pouvons nous former une idée de ces extraordinaires libéralités par les plaintes d’Adrien sur ce que, lorsqu’il fit un César, la promotion lui avait coûté ter millies, H. S., deux millions et demi sterling.

[366] Cicéron, de Legibus, III, 3. Le premier livre de Tite-Live et le second de Denys d’Halicarnasse, montrent l’autorité du peuple, même dans l’élection des rois.

[367] Les levées se faisaient originairement dans le Latium, l’Étrurie et les anciennes colonies (Tacite, Annales,  IV, V). L’empereur Othon flatte la vanité des gardes en leur donnant les titres d’Italiœ alumni, romana vere juventus (Tacite, Histoires, I, 84).

[368] Dans le siége de Rome par les Gaulois. Voyez Tite-Live, V, 48 ; Plutarque, Vie de Camille, p. 143.

[369] Dion, LXXIII ; Hérodien, II, p. 63 ; Hist. Auguste, p. 60. Quoique tous ces historiens s’accordent à dire que ce fut réellement une vente publique, Hérodien seul assure qu’elle fut proclamée comme telle par les soldats.

[370] Spartien adoucit ce qu’il y avait de plus odieux dans le caractère et l’élévation de Julianus.

[371] Une des principales causes de la préférence accordée par les soldats à Julianus, fut l’adresse qu’il eut de leur dire que Sulpicianus ne manquerait pas de venger sur eux la mort de son gendre. Voyez Dion, p. 1234 ; Hérodien, II, c. 6 (Note de l’Éditeur).

[372] Dion-Cassius, alors préteur, était ennemi personnel de Julianus, LXXIII.

[373] Hist. Auguste, p. 61. Nous apprenons par là une circonstance assez curieuse : un empereur, quelle que fût sa naissance, était reçu immédiatement après son élection au nombre des patriciens.

[374] Dion, LXXIII, p. 1235 ; Hist. Auguste, p. 61. J’ai cherché à concilier les contradictions apparentes de ces historiens.

Ces contradictions ne sont point conciliées et ne peuvent l’être, car elles sont réelles. Voici le passage de l’Histoire Auguste :

Etiam hi primùm qui Julianum odisse cœperant, disseminârunt, primâ statim sic Pertinacis cœnâ despectâ, luxuriosum parasse convivium ostreis et alitibus et piscibus adornatum, quod falsum fuisse constat ; nam Julianus tantæ parcimoniœ fuisse perhibetur ut per triduum porcellum, per triduum leporem divideret, si quis ei fortè misisset : sœpè autem, nullâ existente religione, oleribus, leguminibusque contentus ; sine carne cœnavèrit. Deindè neque cœnavit priusquam sepultus esset Pertinax et tristissimus cibum ob ejus necem sumpsit, et primam noctem vigiliis continuavit de tantâ necessitate sollicitus. Hist. Auguste, p. 61.

Voici la traduction latine des paroles de Dion-Cassius :

Hoc modo quum imperium senatûs consultis stabilivisset, in palatium proficiscitur : ubi quum invenisset cœnam paratam Pertinaci, derisit illam vehementer, et arcessitis, undè et quoquo modo tum  potuit, pretiosissimis quibusque rebus, mortuo adhuc intus jacente, semet ingurgitavit, lusit aleis et Pyladem saltatorem cum aliis quibusdam adsumpsit. Dion, LXXIII, p. 1235.

Ajouter au récit de Dion la dernière-phrase de celui de Spartien, ce n’est point concilier les deux passages ; c’est ce qu’à fait Gibbon. Reimarus n’a pas essayé de faire disparaître une contradiction si évidente ; il a discuté la valeur des deux autorités, et préféré celle de Dion, que confirme d’ailleurs Hérodien, II. 7, 1. Voyez son Commentaire sur le passage précité de Dion (Note de l’Éditeur).

[375] Dion, LXXIII, p. 1235.

[376] Les Posthumiens et les Céjoniens. Un citoyen de la famille posthumienne fut élevé au consulat dans la cinquième année après son institution.

[377] Spartien, dans son indigeste compilation, fait un mélange de toutes les vertus et de tous les vices qui composent la nature humaine, et il en charge un seul individu. C’est dans cet esprit qu’ont été dessinés la plupart des portraits de l’Histoire Auguste.

[378] Histoire Auguste, p. 80-84.

[379] Pertinax, qui gouvernait la Bretagne quelques années auparavant, avait été laissé pour mort dans un soulèvement des soldats. (Hist. Auguste, p. 54) Cependant les troupes le chérissaient, et elles le regrettèrent ; admirantibus eam virtutem, cui irascebantur.

[380] Suétone, Vie de Galba, 10.

[381] Hist. Auguste, p. 76.

[382] Hérodien, II, p. 68. On voit dans la Chronique de Jean Malala, d’Antioche, combien ses compatriotes étaient attachés à leurs fêtes, qui, satisfaisant à la fois leur superstition et leur amour pour le plaisir.

[383] L’Histoire Auguste parle d’un roi de Thèbes, en Égypte, allié et ami personnel de Niger. Si Spartien ne s’est pas trompé, ce que j’ai beaucoup de peine à croire, il fait paraître une dynastie de princes tributaires entièrement inconnus aux historiens.

[384] Dion, LXXIII, p. 1238 ; Hérodien, II, p. 67. Un vers qui était alors dans la bouche de tout le monde, semble exprimer l’opinion générale que l’on avait des trois rivaux : Optimus est Niger, bonus Afer, pessimus Albus. Hist. Auguste, p. 75.

[385] Hérodien, II, p. 71.

[386] Voyez la relation de cette guerre mémorable dans Velleius Paterculus (II, 110, etc.), qui servait dans l’armée de Tibère.

[387] Telle est la réflexion d’Hérodien, II, p. 74. Les Autrichiens modernes admettront-ils l’influence ?

[388] Commode, dans une lettre à Albinus, dont nous avons déjà parlé, représente Sévère comme un des généraux ambitieux qui censuraient la conduite de leur prince, et qui désiraient d’en occuper la place. Hist. Auguste, p. 80.

[389] La Pannonie était trop pauvre pour fournir tant d’argent. Cette somme fut probablement promise dans le camp, et payée à Rome après la victoire : j’ai adopté, pour la fixer, la conjecture de Casaubon. Voyez Hist. Auguste, p. 66 ; Comm., page 115.

[390] Hérodien, II, p. 78. Sévère fut déclaré empereur sur les bords du Danube, soit à Carnuntum (*), selon Spartien (Hist. Auguste, p. 65), soit à Sabaria, selon Victor. M. Hume, en avançant que la naissance et la dignité de Sévère étaient trop au-dessous de la pourpre impériale et qu’il marcha en Italie seulement comme général, n’a pas examiné ce fait avec son exactitude ordinaire. Essai sur le Contrat primitif.

(*) Carnuntum, vis à vis, de l’embouchure de la Morava : on hésite pour sa position, entre Pétronel et Haimburg. Un petit village intermédiaire paraîtrait indiquer un ancien emplacement par son nom d’Altenburg (vieux bourg). D’Anville, Géogr. anc., I, 154. Saharia, aujourd’hui Sarvar (Note de l’Éditeur).

[391] Velleius Paterculus, II, c. 3. En parlant des confins les plus rapprochés de la Pannonie et en établissant que Rome s’aperçoit à deux cents milles de distance.

[392] Ceci n’est point une vaine figure de rhétorique ; c’est une allusion à un fait rapporté par Dion (LXXI, p. 1181), et qui probablement arriva plus d’une fois.

[393] Dion, LXXIII, p. 1233 ; Hérodien, II, p. 81. Une des plus fortes preuves de l’habileté des Romains dans l’art de la guerre, c’est d’avoir d’abord surmonté la vaine terreur qu’inspirent les éléphant, et d’avoir ensuite dédaigné le dangereux secours de ces animaux.

[394] Histoire Auguste, p. 62-63.

[395] Victor et Eutrope (VIII, 17) parlent d’un combat qui fut livré près du pont Milvius (ponte Molle), et dont les meilleurs écrivains du temps ne font pas mention.

[396] Dion, LXXIII, p. 1240 ; Hérodien, II, p. 83 ; Hist. Auguste, p. 63.

[397] De ces soixante-six jours, il faut d’abord en ôter seize. Pertinax fut massacré le 28 mars, et Sévère né fut probablement élu que le 13 d’avril ( Voyez Hist. Auguste, p. 65, et Tillemont, Histoire des Empereurs, tome III, p. 393 , note 7). Il fallut bien ensuite dix jours à ce prince pour mettre son armée en mouvement. Cette marche rapide fut donc faite en quarante jours ; et comme la distance de Rome aux environs de Vienne est de huit cents milles, les troupes de Sévère durent faire par jour plus de vingt milles sans s’arrêter.

[398] Dion, LXXIV, p. 1241 ; Hérodien, II, p. 84.

[399] Dion, qui assista à cette cérémonie, comme sénateur, en donne une description très pompeuse, LXXIV, p. 1244.

[400] Hérodien, III, p. 112.

[401] Quoique Lucain n’ait certainement pas intention de relever le caractère de César, cependant il n’est point de plus magnifique panégyrique que l’idée qu’il nous donne de ce héros dans le dixième livre de la Pharsale, où il le dépeint faisant sa cour à Cléopâtre, soutenant un siége contre toutes les forces de l’Égypte, et conversant en même temps avec les sages de cette contrée.

[402] En comptant depuis son élection, 13 avril 193, jusqu’à la mort d’Albinus, 19 février 197. Voyez la Chronologie de Tillemont.

[403] Hérodien, II, p. 85.

[404] Sévère, étant dangereusement malade, fit courir le bruit qu’il se proposait de laisser la couronne à Niger et à Albinus. Comme il ne pouvait être sincère à l’égard de l’un et de l’autre, peut-être ne voulait-il que les tromper tous deux. Sévère porta cependant l’hypocrisie si loin, que, dans les Mémoires de sa vie il assure avoir eu réellement l’intention de les désigner pour ses successeurs.

[405] Histoire Auguste, p. 65

[406] Cette pratique, imaginée par Commode, fut très utile à Sévère, qui trouva dans la capitale des enfants des principaux partisans de ses rivaux, et qui s’en servit plus d’une fois pour intimider ses ennemis ou pour les séduire.

[407] Hérodien, III, p. 96 ; Hist. Auguste, p. 67-68.

[408] Hist. Auguste, p. 84. Spartien, dans sa narration, a inséré en entier cette lettre curieuse.

[409] Il y eut trois actions : l’une près de Cyzique, non loin de l’Hellespont ; la seconde près de Nicée, en Bithynie ; la troisième près d’Issus, en Cilicie, là même où Alexandre avait vaincu Darius. Dion, p. 1247-49 ; Hérodien, III, c. 2-4 (Note de l’Éditeur).

[410] Voyez le troisième livre d’Hérodien, et le soixante-quatorzième livre de Dion Cassius.

[411] Dion, LXXV, p. 1260.

[412] D’après Hérodien, ce fut le lieutenant Lætus qui ramena les troupes au combat, et gagna la bataille, presque perdue par Sévère. Dion lui attribué aussi (p. 1261) une grande part à la victoire. Sévère le fit mettre à mort dans la suite, soit par crainte soit, par jalousie. Dion, p. 1264 (Note de l’Éditeur).

[413] Dion, LXXV, p. 1261 ; Hérodien, III, p. 110 ; Hist. Auguste, p. 68. La bataille se donna dans la plaine de Trévoux, à trois ou quatre lieues de Lyon. Voyez Tillemont, t. III, note 18.

[414] Montesquieu, Considérations sur la grandeur et la décadence des Romains, c. 12.

[415] La plupart de ses vaisseaux étaient, comme on peut bien le penser, de très petits bâtiments : on voyait cependant dans leur nombre, quelques galères de deux et de trois rangs de rames.

[416] Cet ingénieur se nommait Priscus. Le vainqueur lui sauva la vie en considération de ses talents et il le prit a son service. Pour les détails particuliers  de ce siège, voyez Dion (LXXV, p. 251), et Hérodien (III, p. 95). Le chevalier de Folard, d’après son imagination, nous indique la théorie des moyens qui y furent employés, et qu’on peut chercher dans ses ouvrages. Voyez Polybe, I, p. 76.

[417] Perinthus, sur les bords de la Propontide, fut nommé dans la suite Heraclea, et ce nom se retrouve encore dans celui d’Erekli, située sur l’emplacement de cette ville, aujourd’hui détruite (Voyez d’Anville, Géogr. anc., t. I, p. 291). Byzance, devenue Constantinople, causa à son tour l’anéantissement d’Héraclée (Note de l’Éditeur).

[418] Malgré l’autorité de Spartien et de quelques Grecs modernes, Hérodien et Dion ne nous permettent pas de douter que Byzance, plusieurs années après la mort de Sévère, ne fût en ruines.

Il n’existe point de contradiction entre le récit de Dion et celui de Spartien et de quelques Grecs modernes. Dion ne dit point que Sévère détruisit Byzance ; il dit seulement qu’il lui ôta ses franchises et ses privilèges, dépouilla ses habitants de leurs biens, rasa les fortifications, et soumit la ville à la juridiction de Périnthe. Ainsi, quand Spartien, Suidas, Cedrenus, disent que Sévère et son fils Antonin rendirent dans la suite à Byzance ses droits, ses franchises, y firent construire des temples, etc., cela se concilie sans peine avec le récit de Dion. Peut-être même ce dernier en parlait-il dans les fragments de son histoire qui ont été perdus. Quant à Hérodien, ses expressions sont évidemment exagérées et il a commis tant d’inexactitudes dans l’histoire de Sévère, qu’on este en droit d’en supposer une dans ce passage. (Note de l’Éditeur)

[419] Dion, LXXIV, p. 1250.

[420] Dion (LXXV, p. 1264) ne fait mention que de vingt neuf sénateurs ; mais l’Histoire Auguste en nomme quarante et un, parmi lesquels il y en avait six appelés Pescennius. Hérodien (III, p. 115) parle en général des cruautés de Sévère.

[421] Aurelius Victor

[422] Dion, LXXVI, p. 1272 ; Hist. Auguste, p. 67. Sévère, célébra des feux séculaires avec la plus grande magnificence, et il laissa dans les greniers publics une provision de blé pour sept ans, à raison de soixante mille modii, ou vingt mille boisseaux, par jour. Je ne doute pas que les greniers de Sévère ne se soient trouvés remplis pour un temps assez considérable ; mais je suis persuadé que d’un côté la politique, et de l’autre l’admiration, ont beaucoup ajouté à la vérité.

[423] Voyez le Traité de Spanheim sur les anciennes médailles et les inscriptions ; consultez aussi nos savants voyageurs Spon et Wheeler, Shaw, Pococke, etc., qui, en Afrique , en Grèce et en Asie , ont trouvé plus de monuments de Sévère que d’aucun autre empereur romain.

[424] Il porta ses armes victorieuses jusqu’à Séleucie et Ctésiphon, les capitales de la monarchie des Parthes. J’aurai occasion de parler de cette guerre mémorable.

[425] Etiam in Britannis : telle était l’expression juste et frappante dont il se servait. Hist. Auguste, p. 73.

[426] Hérodien , III, p. 115 ; Hist. Auguste, p. 68.

[427] Sur l’insolence et sur les privilèges des soldats, on peut consulter la seizième satire que l’on a faussement attribuée à Juvénal : le style et la nature de cet ouvrage me font croire qu’il a été composé sous le règne de Sévère ou de Caracalla.

[428] Non pas des armées en général, mais des troupes de la Gaule. Cette lettre même et son contenu semblent prouver que Sévère avait à cœur de rétablir la discipline ; Hérodien est le seul historien qui l’accusé d’avoir été la première cause de son relâchement. (Note de l’Éditeur)

[429] Histoire Auguste, p. 73.

[430] Hérodien, III, p. 131.

[431] Dion, LXXIV, p. 1243.

[432] Le préfet du prétoire n’avait jamais été un simple capitaine des gardes : du montent de la création de cette place sous Auguste, elle avait donné un grand pouvoir ; aussi cet empereur ordonna-t-il qu’il y aurait toujours deux préfets du prétoire, qui ne pourraient être tirés que de l’ordre équestre. Tibère s’écarta le premier de la première partie de cette ordonnance ; Alexandre-Sévère dérogea à la seconde en nommant préfets des sénateurs. Il paraît que ce fut sous Commode que les préfets du prétoire obtinrent le domaine de la juridiction civile ; il ne s’étendait que sur l’Italie, à l’exception même de Rome et de son territoire, que régissait le prœfectus urbi. Quant à la direction des finances et du prélèvement des impôts, elle ne leur fut confiée qu’après les grands changements que fit Constantin Ier, dans l’organisation de l’empire ; du moins je ne connais aucun passage qui la leur attribue avant ce temps ; et Drakenborch, qui a traité cette question dans sa dissertation de Officio prœfectorum prœtorio (c. VI), n’en cite aucun. (Note de l’Éditeur)

[433] Vu des actes les plus audacieux et les plus infâmes de son despotisme, fut la castration de cent Romains libres, dont quelques-uns étaient mariés, et mêmes pères de famille. Le ministre donna cet ordre affreux, afin que sa fille, le jour de son mariage avec le jeune empereur, pût avoir à sa suite des eunuques dignes d’une reine d’Orient. Dion, LXXVI, p. 1271.

[434] Plautien était compatriote, parent et ancien ami de Sévère : il s’était si bien emparé de la confiance de l’empereur, que celui-ci ignorait l’abus qu’il faisait de son pouvoir : à la fin cependant il en fut informé, et commença dés lors à  mettre des bornes. Le mariage de Plautilla avec Caracalla fut malheureux, et ce prince, qui n’y avait consenti que par force, menaça le père et la fille de les faire périr dès qu’il régnerait. On craignit, après cela, que Plautien ne voulût se servir contre la famille impériale du pouvoir qui lui restait encore, et Sévère le fit massacrer en sa présence, sous le prétexte d’une conjuration que Dion croit supposée. (Note de l’Éditeur)

[435] Dion, LXXVI, p. 1274 ; Hérodien, III, p. 122-129. Le grammairien d’Alexandrie paraît, comme c’est assez l’ordinaire, connaître beaucoup mieux que le sénateur romain cette intrigue secrète ; et être plus assuré du crime de Plautien.

[436] Appien, in Proem.

[437] Dion-Cassius semble n’avoir eu d’autre but, en écrivant, que de rassembler ces opinions dans un système historique. D’un autre côté, les Pandectes montrent avec quelle assiduité les jurisconsultes travaillaient pour la cause de la prérogative impériale.

[438] Hist. Auguste, p. 71. Omnia fui, et nihil expedit.

[439] Dion Cassius, LXXVI.

[440] Vers l’année 186. M. de Tillemont est ridiculement embarrassé, pour expliquer le passage de Dion, dans lequel on voie l’impératrice Faustine qui moura en 175, contribua au mariage de Sévère et de Julie (LXXIV, p. 1243). Ce savant compilateur ne s’est pas aperçu que Dion rapporte un songe de Sévère, et non un fait réel ; or, les songes ne connaissent pas les limites du temps ni de l’espace. M. de Tillemont s’est-il imaginé que les mariages étaient consommés dans le temple de Vénus à Rome ? Histoire des Empereurs, tome  III, p. 789 note 6.

[441] Histoire Auguste, p.65.

[442] Hist. Auguste, p. 85.

[443] Dion Cassius LXXII, p. 1304, 1314.

[444] Voyez une dissertation de Ménage, à la fin de son édition de Diogène Laërce, de Fœminis philosphis.

[445] Dion, LXXVI, p. 1285 ; Aurelius Victor.

[446] Il fut d’abord nommé Bassianus, comme son grand-père Maternel. Pendant son règne, il prit le nom d’Antonin, sous lequel les jurisconsultes et les anciens historiens l’ont désigné. Après sa mort, ses sujets indignés lui donnèrent les sobriquets de Tarantus et de Caracalla : le premier était le nom d’un célèbre gladiateur ; l’autre venait d'une longue robe gauloise, dont le fils de Sévère fit présent au peuple romain.

[447] L’exact M. de Tillemont fixe l’avènement de Caracalla à l’année 198, et l’association de Geta à l’année 208.

[448] Hérodien, III, p. 130 ; Vies de Caracalla et Geta, dans l’Histoire Auguste.

[449] Dion, LXXVI, p. 1280, etc. ; Hérodien, III, p. 132, etc.

[450] Poésies d’Ossian, vol. I, p. 131, édit. de 1765.

[451] L’opinion que le Caracul d’Ossian est le Caracalla des Romains, est peut-être le seul point d’antiquité britannique sur lequel M. Macpherson et M. Whitaker soient d’accord ; et cependant cette opinion n’est pas sans difficulté. Dans la guerre de Calédonie, le fils de Sévère n’était connu que par le nom d’Antonin. N’est-il pas singulier qu’un poète écossais ait donné à ce prince un sobriquet inventé quatre ans après cette expédition, dont les Romains ont à peine fait usage de son vivant, et que les anciens historiens emploient très rarement ? Voyez Dion, LXXVII, p. 1317 ; Histoire Auguste, p. 89 ; Aurelius Victor ; Eusèbe, in Chron. ad ann. 214.

[452] Dion, LXXVI, p. 1282 ; Histoire Auguste, p. 71 ; Aurelius Victor.

[453] Dion, LXXVI, p. 1283 ; Histoire Auguste, p. 89.

[454] Dion, LXXVI, p. 1284 ; Hérodien, III, p. 135.

[455] M. Hume s’étonne, avec raison, d’un passage d’Hérodien (IV, p. 139), qui représente, à cette occasion, le palais des empereurs comme égal en étendue au reste de Rome. Le mont Palatin, sur lequel il était bâti, n’avait tout au plus que onze ou douze mille pieds de circonférence (voyez la Notit. Victor dans  la Roma antica de Nardini) ; mais il ne faut pas oublier que les palais et les jardins immenses des sénateurs entouraient presque toute la ville, et que les empereurs en avaient confisqué la plus grande partie. Si Geta demeurait sur le Janicule, dans les jardins qui portèrent son nom, et si Caracalla habitait les jardins de Mécène sur le mont Esquilin, les frères rivaux étaient séparés l’un de l’autre par une distance de plusieurs milles ; l’espace intermédiaire était occupé par les jardins impériaux de Salluste, de Lucullus, d’Agrippa, de Domitien, de Caïus, etc. Ces jardins formaient un cercle autour de la ville et ils tenaient l’un à l’autre, ainsi qu’au palais, par des ponts jetés sur le Tibre, et qui traversaient les rues de Rome. Si ce passage d’Hérodien méritait d’être expliqué, il exigerait une dissertation particulière et une carte de l’ancienne Rome.

[456] Hérodien, IV, p. 139.

[457] Hérodien, IV, p. 144.

[458] Caracalla consacra dans le temple de Sérapis l’épée avec laquelle il se vantait d’avoir tué son frère Geta. Dion, LXXVII, p. 1307.

[459] Hérodien , IV, p. 147. Dans tous les camps romains, on élevait, prés du quartier général, une petite chapelle où les divinités tutélaires étaient gardées et adorées. Les aigles, et les autres enseignes militaires tenaient le premier rang parmi ces divinités : institution excellente, qui affermissait la discipline par la sanction de la religion. Voyez Juste-Lipse, de Militiâ romanâ, IV, 5 ; V, 2.

[460] Hérodien, IV, p. 148 ; Dion-Cassius, LXXVII, p. 1289.

[461] Geta fut placé parmi les dieux. Sit divus, dit son frère, dum non sit vivus (Hist. Auguste, p. 91). On trouve encore sur les médailles quelques marques de la consécration de Geta.

[462] Ce n’est pas seulement sur un sentiment de pitié que se fonde le jugement favorable que l’histoire a porté de Geta, le témoignage des écrivains de son temps vient à l’appui : il aimait trop les plaisirs de la table, et se montrait plein de méfiance pour son frère ; mais il était humain, instruit ; il chercha souvent à adoucir les ordres rigoureux de Sévère et de Caracalla. Hérodien, IV, 3 ; Spartien, in Geta, c. 4 (Note de l’Éditeur).

[463] Dion, LXXVII, p. 1307.

[464] Dion, LXXVII, p. 1290 ; Hérodien, IV, p. 150. Dion-Cassius dit (p. 1298) que les poètes comiques n’osèrent plus employer le nom de Geta dans leurs pièces, et que l’on confisquait les biens de ceux qui avaient nommé ce malheureux prince dans leurs testaments.

[465] Caracalla avait pris les noms de plusieurs nations vaincues. Comme il avait remporté quelques avantages sur les Goths ou Gètes, Pertinax remarqua que le nom de  Geticus conviendrait parfaitement à l’empereur, après ceux de Pathicus, Almannicus, etc. Hist. Auguste, p. 89

[466] Dion, LXXVII, p. 1291. Il descendait probablement d’Helvidius-Priscus et de Thrasea-Pœtus, ces illustres patriotes, dont la vertu intrépide, mais inutile et déplacée, a été immortalisée par Tacite.

La vertu n’est pas un bien dont la valeur s’estime comme celle d’un capital ; d’après les revenus qu’elle rapporte : son plus beau triomphe est de ne pas faiblir, lors même qu’elle se sent inutile pour le bien public, et déplacée au milieu des vices qui l’entourent : telle fut celle de Thrasea-Pœtus : Néron voulut enfin détruire la vertu elle-même en faisant périr Thrasea-Pœtus (Tacite, Ann., XVI, c. 21). Quelle différence entre la froide observation de Gibbon et le sentiment d’admiration qui animait Juste Lipse lorsqu’il s’écriait au nom de Thrasea : Je te salue, homme illustre, nom  sacré pour moi parmi ceux des sages Romains ! Tu étais l’honneur de la nation gauloise, l’ornement du sénat romain, l’astre qui brillait dans ce siècle de ténèbres. Ta vie, passée au milieu des hommes, s’est élevée au-dessus de l’humanité ; ta probité, ta fermeté, ta sagesse, sont sans exemple, et ta mort peut seule se dire l’égale de ta vie.

Néron lui-même ne regardait pas la vertu de Thrasea comme inutile : peu après la mort de ce courageux sénateur, qu’il avait tant craint et tant haï, il répondit à un homme qui se plaignait de la manière injuste dont Thrasea avait jugé un procès : Plût à Dieu que Thrasea eût été mon ami aussi bien qu’il était juge intègre ! (Plutarque, Mor., c. 14) (Note de l’Éditeur)

[467] On prétend que Papinien était parent de l’impératrice Julie.

[468] Tacite, Ann., XIV, II.

[469] Histoire Auguste, p. 88.

[470] Au sujet de Papinien, voyez Historia juris romani, de Heineccius, l. CCCXXX, etc.

[471] Papinien n’était plus alors préfet du prétoire ; Caracalla lui avait ôté cette charge aussitôt après la mort de Sévère : c’est ce que rapporte Dion (p. 1287) ; et le témoignage de Spartien, qui donne à Papinien la préfecture du prétoire jusqu’à sa mort, est de peu de valeur, opposé à celui d’un sénateur qui vivait à Rome (Note de l’Éditeur).

[472] Tibère et Domitien ne s’éloignèrent jamais des environs de Rome. Néron fit un petit voyage en Grèce. Et laudatorum principum usus, ex œquo quamvis procul agentibus. Sœvi proximis ingruunt. Tacite, Hist., IV, 75.

[473] Dion, LXXVII, p. 1294.

[474] Dion, LXXVII, p. 1307 ; Hérodien, IV, p. 158. Le premier représente ce massacre comme un acte de cruauté ; l’autre prétend qu’on y employa aussi de la perfidie. Il paraît que les Alexandrins avaient irrité le tyran par leurs railleries, et peut-être par leurs tumultes.

Après ces massacres, Caracalla priva encore les Alexandrins de leurs spectacles et de leurs banquets en commun : il divisa la ville en deux parties, au moyen d’une muraille ; il la fit entourer de forteresses, afin que les citoyens ne pussent plus communiquer tranquillement. Ainsi fut traitée la malheureuse Alexandrie, dit Dion, par la bête féroce d’Ausonie.  Telle était en effet l’épithète que donnait à Caracalla l’oracle rendu sur son compte : on dit même que ce nom lui plus fort, et qu’il s’en vantait souvent. Dion, LXXVII, p. 1307 (Note de l’Éditeur).

[475] Dion, LXXVII, p. 1296.

[476] Dion, LXXVI, p. 1284. M. Wotton (Histoire de Rome, p. 330) croit que cette maxime fût inventée par Caracalla, et attribuée par lui à son père.

[477] Selon Dion (LXXVIII, p. 1343) les présents extraordinaires que Caracalla faisait à ses troupes, se montaient annuellement à soixante dix millions de drachmes, environ deux millions trois cent cinquante mille liv. sterling. Il existe, touchant la paye militaire, un autre passage de Dion, qui serait infiniment curieux s’il n’était pas obscur, imparfait, et probablement corrompu. Tout ce qu’on peut y découvrir, c’est que les soldats prétoriens recevaient par an douze cent cinquante drachmes, quarante liv. sterl. (Dion, LXXVII, p. 1307). Sous le règne d’Auguste, ils avaient par jour deux drachmes ou deniers, sept cent vingt par an (Tacite, Ann., I, 17). Domitien, qui augmenta la paye des troupes d’un quart, a dû porter celle des prétoriens à neuf cent soixante drachmes (Gronovius, de Pecuniâ vetere, III, c. 2). Ces augmentations successives ruinèrent l’empire ; car le nombre des soldats s’accrut avec leur paye : les prétoriens seuls, qui n’étaient d’abord que dix mille hommes, furent ensuite de cinquante mille.

Valois et Reimarus ont expliqué d’une manière très simple et très probable, ce passage de Dion (LXXVII, p. 1307), que Gibbon ne me paraît pas avoir compris :

Il ordonna que les soldats recevraient de plus qu’ils n’avaient encore reçu pour prix de leurs services, les prétoriens douze cent cinquante drachmes, et les autres cinq mille drachmes.

Valois pense que les nombres ont été transposés, et que Caracalla ajouta à la gratification des prétoriens cinq mille drachmes, et douze cent cinquante à celle des légionnaires. Les prétoriens, en effet, ont toujours reçu plus que les autres : l’erreur de Gibbon est d’avoir cru qu’il s’agissait ici de la paye annuelle des soldats, tandis qu’il s’agit de la somme qu’ils recevaient, pour prix de leur service, au moment où ils obtenaient leur congé : αθλον της στρατειας signifie récompense du service. Auguste avait établi que les prétoriens, après seize campagnes, recevraient cinq mille drachmes : les légionnaires n’en recevaient que trois mille après vingt ans. Caracalla ajouta cinq mille drachmes à la gratification des prétoriens, et douze cent cinquante à celle des légionnaires. Gibbon parait s’être mépris, et en confondant ces gratifications de congé avec la paye annuelle, et en n’ayant pas égard à l’observation de Valois sur la transposition des nombres dans le texte de Dion (Note de l’Éditeur).

[478] Charrœ, aujourd’hui Harran, entre Édesse et Nisibis, célèbre par la défaite de Crassus. C’est de là que partit Abraham pour se rendre dans le pays de Canaan. Cette ville a toujours été remarquable par son attachement au sabéisme (Note de l’Éditeur).

[479] Dion, LXXVIII, p. 1312 ; Hérodien, IV, p. 168.

[480] La passion de Caracalla pour Alexandre paraît encore sur les médailles du fils de Sévère. Voyez Spanheim, de Usu numismat., dissert. XII. Hérodien (IV, p. 154) avait vu des peinturés ridicules, représentant une figure qui ressemblait d’un côté à Alexandre, et de l’autre à Caracalla.

[481] Hérodien, IV, p. 169 ; Hist. Auguste, p.94.

[482] Dion, LXXXVIII, p. 1350. Élagabal reprocha à son prédécesseur d’avoir osé s’asseoir sur le trône, bien que, comme préfet du prétoire, il n’eût pas la liberté de demeurer dans le sénat lorsque le public avait ordre de se retirer. La faveur personnelle de Plautien et de Séjan, les avait mis au-dessus de toutes les lois. A la vérité, ils avaient été tirés de l’ordre équestre ; mais ils conservèrent la préfecture avec le rang de sénateur, et même avec le consulat.

[483] Il était né à Césarée, dans la Numidie, et il fut d’abord employé dans la maison de Plautien, dont il fut sur le point de partager le sort malheureux. Ses ennemis ont avancé que né dans l’esclavage, il avait exercé plusieurs professions infâmes, entre autres celle de gladiateur. La coutume de noircir l’origine et la condition d’un adversaire, parait avoir duré depuis le temps des orateurs grecs jusqu’aux savants grammairiens du dernier siècle.

[484] Dion et Hérodien parlent des vertus et des vices de Macrin avec candeur et avec impartialité ; mais l’auteur de sa Vies, dans l’Histoire Auguste, paraît avoir aveuglément copié quelques-uns de ces écrivains dont la plume vénale, vendue à l’empereur Élagabal, a noirci la mémoire son prédécesseur.

[485] Dion, LXXXIII, p. 1336. Le sens de l’auteur est aussi clair que l’intention du prince ; mais M. Wotton n’a compris ni l’un ni l’autre en appliquant la distinction, non aux vétérans et aux recrues, mais aux anciennes et aux nouvelles légions. Histoire de Rome, p. 347.

[486] Dès que cette princesse eut appris la mort de Caracalla, elle voulût se laisser mourir de faim : les égards que Macrin lui témoigna, en ne changeant rien à sa suite et à sa cour, l’engagèrent à vivre ; mais il paraît, autant du moins que le texte tronqué de Dion et l’abrégé imparfait de Xiphilin nous mettent en état d’en juger, qu’elle conçut des projets ambitieux, et tenta de s’élever à l’empire. Elle voulait marcher sur les traces de Sémiramis et de Nitocris, dont la patrie était voisine de la sienne. Macrin lui fit donner l’ordre de quitter sur le champ Antioche et de se retirer où elle voudrait ; elle revint alors à son premier dessein, et se laissa mourir de faim. Dion, LXXVIII, p. 1330 (Note de l’Éditeur).

[487] Dion, LXXVIII, p. 1330. L’abrégé de Xiphilin, quoique moins rempli de particularité est ici plus clair que l’original.

[488] Il tenait ce nom de son bisaïeul maternel, Bassianus, père de Julie-Mœsa,  sa grand’mère, et de Julie-Domna , femme de Sévère. Victor (dans l’Épitomé) est peut-être le seul historien qui ait donné la clef de cette généalogie, en disant de Caracalla : Hic Bassianus ex avi materni nomine dictus. Caracalla, Élagabal et Alexandre-Sévère portent successivement ce nom (Note de l’Éditeur).

[489] Selon Lampride (Hist. Auguste, p. 135 ), Alexandre-Sévère vécut vingt-neuf ans trois mois et sept jours. Comme il fut tué le 19 mars 235, il faut fixé sa naissance au 12 décembre 255. Il avait alors treize  ans, et son cousin environ dix-sept. Cette supputation convient mieux à l’histoire de ces deux jeunes princes que celle d’Hérodien, qui les fait de trois ans plus jeûnes (V, p. 181). D’un autre côté, cet auteur allonge de d’eux années le règne d’Élagabal. On peut voir les détails de la conspiration dans Dion, LXXVIII, p. 1339, et dans Hérodien, V, p. 184.

[490] En vertu d’une dangereuse proclamation du prétendu Antonin, tout soldat qui apportait la tête de son officier pouvait hériter de son bien et être revêtu de son grade militaire.

[491] Dion, LXXVIII, p. 1345 ; Hérodien, V, p. 186. La bataille se donna le 7 juin 218, près du village d’Immæ, environ à vingt-deux milles d’Antioche.

[492] Gannys n’était pas un eunuque. Dion, p. 1355 (Note de l’Éditeur).

[493] Dion, LXXIX, p. 1350.

[494] Dion, LXXIX, p. 1363 ; Hérodien, V, p. 189.

[495] Ce nom vient de deux mots syriaques, ela, dieu, et gabal, former : le dieu formant ou plastique; dénomination juste et même heureuse pour le Soleil. Wotton, Histoire de Rome, p. 378.

Le nom d’Élagabale a été défiguré de plusieurs manières : Hérodien l’appelle Ελαιαγαβαλος ; Lampride et les écrivains plus modernes en ont fait Héliogabale. Dion le nomme Ελεγαβαλος ; mais Élagabal est son véritable nom tel que le donnent les médailles. (Eckhel, de Doct. num. vet., t. VII, p. 250) . Quant à son étymologie, celle que rapporte Gibbon est donnée par Bochart (Chan., II, c. 5) ; mais Saumaise, avec plus de fondement (Not. ad Lamprid., in Elagab.), tire ce nom d’Élagabale de l’idole de ce dieu, représenté par Hérodien et dans les médailles sous la figure d’une montagne (gibel en hébreu) ou grosse pierre taillée en pointe, avec des marques qui représentaient le Soleil. Comme il n’était pas permis, à Hiérapolis en Syrie, de faire des statues du Soleil et de la Lune, parce que, disait-on, ils sont eux-mêmes assez visibles, le Soleil fut représenté à Émèse sous la figure d’une grosse pierre qui, à ce qu’il parait, était tombée du ciel. Spanheim, Cœsar, Preuves, p. 46 (Note de l’Éditeur).

[496] Hérodien, V, p. 190.

[497] Il força le sanctuaire de Vesta, et il emporta une statue qu’il croyait être le Palladium ; mais les vestales se vantèrent d’avoir, par une pieuse fraude, trompé le sacrilège en lui présentant une fausse image de la déesse. Hist. Auguste, p. 103.

[498] Dion, LXXIX, p. 1360 ; Hérodien, V, p. 193. Les sujets de l’empire furent obligés de faire de riches présents aux nouveaux époux. Mammée, dans la suite, exigea des Romains tout ce qu’ils avaient promis pendant la vie d’Élagabale.

[499] La découverte d’un nouveau mets était magnifiquement récompensé ; mais s’il ne plaisait pas, l’inventeur était condamné à ne manger que de son plat, jusqu’à ce qu’il en eût imaginé un autre qui flattât davantage le goût de l’empereur. Hist. Auguste, p. 112.

[500] Il ne mangeait jamais de poisson que lorsqu’il se trouvait à une grande distance de la mer : alors il en distribuait aux paysans une immense quantité des plus rares espèces, dont le transport coûtait des frais énormes.

[501] Dion , LXXIX, p. 1358 ; Hérodien, V, p. 192.

[502] Ce fut Hiéroclès qui eut cet honneur ; mais il aurait   été supplanté par un certain Zoticus, s’il n’eût pas trouvé le moyen d’affaiblir son rival par une potion. Celui-ci fut chassé honteusement du palais, lorsqu’on trouva que sa force ne répondait pas à sa réputation (Dion, LXXIX, p. 1363-1364). Un danseur fut nommé préfet de la cité ; un cocher préfet de la garde, un barbier préfet des provisions. Ces trois ministres et plusieurs autres officiers inférieurs étaient recommandables enormitate membrorum. Voyez l’Histoire Auguste, p. 105.

[503] Le crédule compilateur de sa vie est lui-même porté à croire que ses vices peuvent avoir été exagérés. Hist. Auguste, p. 111.       

[504] Dion, LXXIX, p. 1365 ; Hérodien, V, p. 195-201 ; Hist.  Auguste, p. 105. Le dernier de ces trois historiens semble avoir suivi les meilleurs auteurs dans le récit de la révolution.

[505] L’époque de la mort d’Élagabale et de l’avènement d’Alexandre a exercé l’érudition et la sagacité de Pagi, de Tillemont, de Valsecchi, de Vignoles et de Torre, évêque d’Adria. Ce point d’histoire est certainement très obscur ; mais je m’en tiens à l’autorité de Dion, dont le calcul est évident, et dont le texte ne peut être corrompu , puisque Xiphilin, Zonare et Cedrenus, s’accordent tous avec lui. Élagabale régna trois ans neuf mois et quatre jours depuis sa victoire sur Macrin, et il fut tué le 10 mars 222. Mais que dirons-nous en lisant sur des médailles authentiques la cinquième année de sa puissance tribunitienne ? Nous répliquerons avec le savant Valsecchi que l’on n’eut aucun égard à l’usurpation de Macrin, et que le fils de Caracalla data son règne de la mort de son père. Après avoir résolu cette grande difficulté il est aisé de délier ou découper les autres nœuds de la question.

Cette opinion de Valsecchi a été victorieusement combattue par Eckhel, qui a montré l’impossibilité de la faire concorder avec les médailles d’Élagabale, et qui a donné l’explication la plus satisfaisante des cinq tribunats de cet empereur. Il monta sur le trône et reçut la puissance tribunitienne le 16 mai, l’an de Rome 971 ; et le 1er janvier de l’année suivante 972, il recommença un nouveau tribunat, selon l’usage établi par les empereurs précédents. Pendant les années 972, 973, 974, il jouit du tribunat, et il commença le cinquième, l’année 975, pendant laquelle il fut tué, le 10 mars. Eckhel, de Doct. num. veter., t. VIII, p. 430 et suiv. (Note de l’Éditeur).

[506] Lampride dit que les soldats le lui donnèrent dans la suite, à cause, de sa sévérité dans la discipline militaire. Lampr., in Alex.-Sev., c. 12 et 25 (Note de l’Éditeur).

[507] Hist. Auguste, p. 114. En se conduisant avec une précipitation si peu ordinaire, le sénat avait intention de détruire les espérances des prétendants, et de prévenir les factions des armées.

[508] Si la nature eût été assez bienfaisante pour nous donner l’existence sans le secours des femmes, nous serions débarrassés d’un compagnon très importun. C’est ainsi que s’exprima Metellus-Numidicus le Censeur devant le peuple romain ; et il ajouta que l’on ne devait considérer le mariage que comme le sacrifice d’un plaisir particulier à un devoir public. Aulu-Gelle, I, 16.

[509] Tite-Live, Annales, XII, 5.

[510] Histoire Auguste, p. 102, 107.

[511] Dion, LXXX, p. 1369 ; Hérodien, VI, 206 ; Hist. Auguste, p. 131. Selon Hérodien, le patricien était innocent. L’Histoire Auguste, sur l’autorité de Dexippus, le condamne comme coupable d’une  conspiration contre la vie d’Alexandre. Il est impossible de prononcer entre eux ; mais Dion est un témoin irréprochable de la  jalousie et de la cruauté de Mammée envers la jeune impératrice, dont Alexandre déplora la cruelle destinée, sans avoir la force de s’y opposer.

[512] Hérodien, VI, p. 203 ; Hist. Auguste, p. 119. Selon ce dernier historien lorsqu’il s’agissait de faire une loi, on admettait dans le conseil des jurisconsultes habiles et des sénateurs expérimentés, qui donnaient leurs avis séparément, et dont l’opinion était mise par écrit.

[513] Voyez sa vie dans l’Histoire Auguste. Le compilateur a rassemblé sans aucun goût, une foule de circonstances triviales, dans lesquelles on démêle un petit nombre d’anecdotes intéressantes.

[514] Alexandre admit dans sa chapelle tous les cultes répandus dans l’empire : il y reçut Jésus-Christ, Abraham, Orphée, Apollonius de Tyane, etc. (Lampride, in Hist. Auguste, c. 29). Il est presque certain que sa mère Mammée l’avait instruit dans la morale du christianisme ; les historiens s’accordent généralement à la dire chrétienne ; il y a lieu de croire du moins qu’elle avait commencé à goûter les principes du christianisme (Voyez Tillemont, sur Alexandre-Sévère). Gibbon n’a pas rappelé cette circonstance ; il paraît même avoir voulu rabaisser le caractère de cette impératrice : il a suivi presque partout la narration d’Hérodien, qui, de l’aveu même de Capitolin (in Maximino, c. 13), détestait Alexandre. Sans croire aux éloges exagérés de Lampride, il eût pu ne pas se conformer à l’injuste sévérité d’Hérodien, et surtout ne pas oublier de dire que le vertueux Alexandre-Sévère avait assuré aux juifs la conservation de leurs privilèges, et permis l’exercice du Christianisme (Hist. Auguste, p. 121). Des chrétiens ayant établi leur culte dans un lieu public, des cabaretiers en demandèrent à leur place, non la propriété, mais l’usage : Alexandre répondit qu’il valait mieux que ce lieu servît à honorer Dieu, de quelque manière que ce fût, qu’à des cabaretiers (Hist. Auguste, p. 131) (Note de l’Éditeur).

[515] Voyez la treizième satire de Juvénale.

[516] Histoire Auguste, p. 119.

[517] La dispute qui s’éleva à ce sujet entre Alexandre et le sénat, se trouve extraite des registres de cette compagnie dans l’Histoire Auguste, p 116-117. Elle commença le 6 mars, probablement l’an 223, temps où les Romains avaient goûté pendant près d’un an les douceurs du nouveau règne. Avant d’offrir au prince la dénomination d’Antonin comme un titre d’honneur, le sénat avait voulu attendre pour savoir, s’il ne la prendrait pas comme un nom de famille.

[518] L’empereur avait coutume de dire : Se milites magis servare quam se ipsum, quod salus publica in his esset. Histoire Auguste, p. 130.

[519] Gibbon a confondu ici deux événements tout à fait différents ; la querelle du peuple avec les prétoriens, qui dura trois jours, et le meurtre d’Ulpien, commis par ces derniers. Dion raconte d’abord la mort d’Ulpien : revenant ensuite en arrière, par une habitude qui lui est assez familière, il dit que du vivant d’Ulpien il y avait eu une guerre de trois jours entre les prétoriens et le peuple ; mais Ulpien n’en était point la cause ; Dion dit  au contraire qu’elle avait été occasionnée par un fait peu important, tandis qu’il donne la raison du meurtre d’Ulpien en l’attribuant au jugement par lequel ce préfet du prétoire avait condamné à mort ses deux prédécesseurs Chrestus et Flavien, que les soldats voulurent venger. Zozime attribue (I, II) cette condamnation à Mammée ; mais les troupes peuvent, même alors, en avoir imputé la faute à Ulpien qui en avait profité, et qui d’ailleurs leur était odieux (Note de l’Éditeur).

[520] Quoique l’auteur de la Vie d’Alexandre (Hist. Auguste, p. 132) parle de la sédition des soldats contre Ulpien, il passe sous silence la catastrophe qui pouvait être une marque de faiblesse dans l’administration de son héros. D’après une pareille omission, nous pouvons juger de la fidélité de cet auteur, et de la confiance qu’il mérite.

[521] On peut voir dans la fin tronquée de l’Histoire de Dion (LXXX, p. 1371) quel fut le sort d’Ulpien, et à quels dangers Dion fut exposé.

[522] Dion ne possédait point de terres en Campanie et n’était pas riche. Il dit seulement que l’empereur lui conseilla d’aller, pendant son consulat, habiter, quelque lieu hors de Rome ; qu’il revint à Rome après la fin de son consulat, et eut occasion de s’entretenir avec l’empereur en Campanie. Il demanda et obtint la permission de passer le reste de sa vie dans sa ville natale (Nicée en Bithynie) ; ce fut là qu’il mit la dernière main à son histoire, qui finit avec son second consulat (Note de l’Éditeur).

[523] Annotation. Reymar ad Dion, LXXX, p. 1369.

[524] Jules César avait apaisé une sédition par le même mot quirites, qui, opposé à celui de soldats, était un terme de mépris, et réduisait les coupables à la condition moins honorable de simples citoyens. Tacite, Annal., I, 43.

[525] Histoire Auguste, p. 132.

[526] Des Metellus (Hist. Auguste, p. 119). Le choix était heureux. Dans une période de douze ans, les Metellus obtinrent sept consulats et cinq triomphes. Voyez Velleius Paterculus, II, II, et les Fastes.

[527] La Vie d’Alexandre dans l’Histoire Auguste, présente le modèle d’un prince accompli ; c’est une faible copie de la Cyropédie de Xénophon. Le récit de son règne tel que nous l’a donné Hérodien, est sensé, et cadre avec l’histoire générale du siècle. Quelques-unes des particularités les plus défavorables qu’elle renferme sont également rapportée dans les fragments de Dion. Cependant la plupart de nos écrivains modernes, aveuglés par le préjugé, accablent de reproches Hérodien, et copient servilement l’Hist. Auguste (voyez MM. de Tillemont et Wotton). Par un préjugé contraire, l’empereur Julien (in Cæsaribus, p. 31) prend plaisir à peindre la faiblesse efféminée du Syrien, et l’avarice ridicule de sa mère.

[528] Les historiens sont partagés sur le succès de l’expédition contre les Perses : Hérodien est le seul qui parle de défaites ; Lampride, Eutrope, Victor et autres, disent qu’elle fut très glorieuse pour Alexandre ; qu’il battit Artaxerce dans une grande bataille, et le repoussa des frontières de l’empire. Ce qu’il y a de certain, c’est qu’Alexandre, de retour à Rome, jouit des honneurs du triomphe (Lampride, Hist. Auguste, c. 56, p. 133-134), et qu’il dit, dans son discours au peuple : Quirites, vicimus Persas, milites divites reduximus, vobis congiarium pollicemur, cras ludos circenses persicos dabimus. Alexandre, dit Éckhel, avait trop de modération , trop de sagesse, pour permettre qu’on lui rendit des honneurs qui ne devaient être le prix que de la victoire, s’il ne les avait mérités ; il se serait borné à dissimuler sa perte. (Eckhel, Doct. numis, vet., tome VII; page 276) Les médailles le portent comme triomphateur ; une entre autres le représente couronné par la Victoire, au milieu des deux fleuves, l’Euphrate et le Tibre. P. M. TR. P. XII. Cos. III. P. P. Imperator paludatus D. hastam, S. parazonium stat inter duos fluvios humi jacentes et ab accedente retro Victoriâ coronatur. Æ. max. mod. (Mus. Reg. Gall.) Quoique Gibbon traite cette question avec plus de détail en parlant de la monarchie des Perses, j’ai cru devoir placer ici ce qui contredit son opinion (Note de l’Éditeur).

[529] Selon l’exact Denys d’Halicarnasse, la ville elle-même n’était éloignée de Rome que de cent stades (environ douze milles et demi), bien que quelques postes avancés pussent s’étendre plus loin du côté de l’Étrurie. Nardini a combattu, dans un traité particulier, l’opinion reçue et l’autorité de deux papes, qui plaçaient Véies à Civita-Castellana : ce savant croit que cette ancienne ville était située dans un petit endroit appelé Isola, a moitié chemin de Rome et du lac Bracciano.

[530] Voyez les IVe et Ve livres de Tite-Live. Dans le cens des Romains, la propriété, la puissance et la taxe, étaient exactement proportionnées l’une sur l’autre.

[531] Pline, Hist. nat., XXXIII, c. 3 ; Cicéron, de Officiis, II, 22 ; Plutarque, Vie de Paul-Émile, p. 275.

[532] Voyez dans la Pharsale de Lucain une belle description de ces trésors accumulés par les siècles, III, v. 155, etc.

[533] Se rationarium imperii (Voyez, outre Tacite, Suétone, dans Auguste, c. ult., et Dion, p. 832). D’autres empereurs tinrent des registres pareils et les publièrent (voyez une dissertation du docteur Wolle, dè Rationario imperii rom., Leipzig, 1773). Le dernier livre d’Appien contenait aussi une statistique de l’empire romain ; mais il est perdu (Note de l’Éditeur).

[534] Tacite, Annales, I, II. Il paraît que ce registre existait du temps d’Appien.

[535] Plutarque, Vie de Pompée, p. 642.

[536] Ce calcul n’est pas exact. Selon Plutarque, les revenus de l’Asie romaine, avant Pompée, étaient de 50 millions de drachmes ; Pompée, les porta à 85 millions, c’est-à-dire, 2.744.791 liv. sterl. ; environ 65 millions de notre monnaie. Plutarque dit, d’autre part, qu’Antoine fit payer à l’Asie, en une seule fois, 200.000 talents, c’est-à-dire, 38.750.000 liv. sterl., environ 930.000.000 francs, somme énorme ; mais, Appien l’explique en disant que c’était le revenu de dix ans, ce qui porte le revenu annuel, du temps d’Antoine, à 20.000 talents ou 3.875.000 sterl., environ 93.000.000 francs (Note de l’Éditeur).

[537] Strabon, XVII, p. 798.

[538] Velleius Paterculus, II, c. 39. Cet auteur semble donner la préférence au revenu de la Gaule.

[539] Les talents cuboïques, phéniciens et alexandrins, pesaient le double des talents attiques. Voyez Hooper, sur les Poids et Mesures des anciens, p. IV, c. 5. Il est probable que le même talent fut porté de Tyr à Carthage.

[540] Polybe, XV, 2.

[541] Appien, in Punicis, p. 84.

[542] Diodore de Sicile, V. Cadix fut bâti par les Phéniciens un peu plus de mille ans avant la naissance de Jésus-Christ. Voyez Velleius Paterculus, I, 2.

[543] Strabon, III, p. 148.

[544] Pline, Hist. nat., XXXIII, c. 3. Il parle aussi d’une mine d’argent en Dalmatie, qui en fournissait par jour cinquante livres à l’État.

[545] Strabon, X, p. 485 ; Tacite, Annal., III, 69, et IV, 30. Voyez dans Tournefort (Voyage au Levant, lettre VIII) une vive peinture de la misère où se trouvait alors Gyare.

[546] Juste Lipse (de Megnitudine romanâ, II, c. 3) fait monter le revenu à cent cinquante millions d’écus d’or ; mais tout son ouvrage, quoique ingénieux et rempli d’érudition, est le fruit d’une imagination très échauffée.

Si Juste Lipse a exagéré le revenu de l’empire romain, Gibbon, d’autre part, l’a trop diminué. Il le fixe environ de quinze à vingt millions sterl. (de trois cent soixante à quatre cent quatre-vingt millions de francs) ; mais si l’on prend seulement, d’après un calcul modéré, les impôts des provinces qu’il a déjà citées, ils se montent à peu prés à cette somme, eu égard aux augmentations qu’y ajouta Auguste : il reste encore les provinces de l’Italie, de la Rhétie, de la Norique, de la Pannonie, de la Grèce, etc., etc. ; qu’on fasse attention, de plus, aux prodigieuses dépenses de quelques empereurs (Suétone, Vespasien, 16), on verra que de tels revenus n’auraient pu y suffire. Les auteurs de l’Histoire universelle (partie XII) assignent quarante millions sterl. (environ neuf cent soixante millions de francs), comme la somme à laquelle pouvaient s’élever à peu près les revenus publics (Note de l’Éditeur).

[547] Il n’est pas étonnant qu’Auguste tint ce langage. Le sénat déclara aussi, sous Néron, que l’État ne pouvait subsister sans les impôts tant augmentés qu’établis par Auguste (Tacite, Annales, XII, 50). Depuis l’abolition des différents tributs que payait l’Italie, abolition faite en 646-694 et 695 de Rome [108, 60 et 59 av. J.-C.], l’État ne retirait pour revenu de ce vaste pays que le vingtième des affranchissements (vicesima manumissionum), Cicéron s’en plaint en plusieurs endroits, notamment dans ses Lettres à Atticus, II, lettre 15 (Note de l’Éditeur).

[548] Les douanes (portoria) existaient déjà du temps des anciens rois de Rome ; elles furent supprimées pour l’Italie l’an de Rome 694 [60 av. J.-C.], par le préteur Cecilius Metellus Nepos : Auguste ne fit ainsi que les rétablir (Note de l’Éditeur).

[549] Ils n’avaient été exempts si longtemps que de l’impôt personnel ; quant aux autres impôts l’exemption ne datait que des années 646-94, 95 [108, 60, 59 av. J.-C.]. (Note de l’Éditeur).

[550] Tacite, Annales, XIII, 31.

[551] Voyez Pline (Hist. nat., VI, 23 ; XII, 18) : il observe que les marchandises de l’Inde se vendaient à Rome cent fois leur valeur primitive ; de là nous pouvons nous former quelque idée du produit des douanes ; puisque cette valeur primitive se montait à plus de huit cent mille liv. sterling.

[552] Dans les Pandectes, l. 39, t. IV, de Publican. Comparez Cicéron, Verrin, II, 72 et 74 (Note de l’Éditeur).

[553] Les anciens ignoraient l’art de tailler le diamant.

[554] M. Bouchaud, dans son Traité de l’impôt chez les Romains, a transcrit cette liste, qui se trouve dans le Digeste, et il a voulu l’éclaircir par un commentaire très prolixe.

[555] Tacite, Annales, I, 78. Deux ans après, l’empereur Tibère, qui venait de réduire le royaume de Cappadoce, diminua de moitié l’impôt sur les consommations ; mais cet adoucissement ne fut pas de longue durée.

[556] Dion ne parle ni de cette proposition ni de la capitation ; il dit seulement que l’empereur mit un impôt sur les fonds de terre, et envoya partout des hommes chargés d’en dresser le tableau, sans fixer comment et pour combien chacun devait y contribuer. Les sénateurs aimèrent mieux alors approuver la taxe sur les legs et héritages (Note de l’Éditeur).

[557] Dion, LV, p. 794 ; LVI, p. 825.

[558] La somme n’est fixée que par conjecture.

[559] Pendant plusieurs siècles de l’existence du droit romain, les cognati ou parents de la mère ne furent point appelés à la succession. Cette loi cruelle fut insensiblement détruite par l’humanité, et enfin abolie par Justinien.

[560] Pline, Panégyrique, 37.

[561] Voyez Heineccius, Antiquit. juris rom., II.

[562] Horace, II, sat. 5 ; Pétrone, 116, etc. ; Pline, II, lettre 20.

[563] Cicéron, Philippiques, II, 16.

[564] Voyez ses Lettres. Tous ces testaments lui donnaient occasion de développer son respect pour les morts et sa justice pour les vivants. Il sut accorder ces deux sentiments dans la manière dont il se conduisit envers un fils qui avait été déshérité par sa mère (V, 1).

[565] Tacite, Annales, XIII, 50 ; Esprit des Lois, XII, 19.

[566] Voyez le Panégyrique de Pline, l’Histoire Auguste, et Burmann, de Victigal. passim.

[567] Les tributs proprement dits n’étaient point affermés, puisque les bons princes remirent souvent plusieurs millions d’arrérages.

[568] La condition des nouveaux citoyens est très exactement exposée par Pline (Panégyrique, 37-39,) : Trajan publia une loi très favorable pour eux.

[569] Gibbon a adopté l’opinion de Spanheim et de Bormann, qui attribuent à Caracalla cet édit, qui donnait le droit de cité à tous les habitants des provinces : cette opinion peut-être contestée ; plusieurs passages de Spartien, d’Aurelius Victor et d’Aristide, attribuent cet édit à Marc-Aurèle. (Voyez sur ce sujet une savante dissertation intitulée : Joh. P. Mahneri, Commetatio de Marco Aurelio Antonino, constitutionis de civitate universo orbi romano data auctore. Halæ, 1772, in-8°.) Il paraît que Marc-Aurèle avait mis à cet édit des modifications qui affranchissaient les provinciaux de quelques-unes des charges qu’imposait le droit de cité, en les privant de quelques-uns des avantages qu’il conférait, et que Caracalla leva ces modifications (Note de l’Éditeur).

[570] Dion, LXXVII, p. 1295.

[571] Celui qui était taxé à dix aurei, le tribut ordinaire, ne paya plus que le tiers d’un areus et Alexandre fit en conséquence frapper de nouvelles pièces d’or. Hist. Auguste, p. 127, avec les Commentaires de Saumaise.

[572] Voyez l’histoire d’Agricola, de Vespasien, de Trajan, de Sévère, de ses trois compétiteurs, et généralement de tous les hommes illustres de ce temps.

[573] Il n’y avait pas eu d’exemple de trois générations successives sur le trône ; seulement on avait vu trois fils gouverner l’empire après la mort de leurs pères. Malgré le divorce, les mariages des Césars furent en général infructueux.

[574] Hist. Auguste, p. 138.

[575] Hist. Auguste, p. 140 ; Hérodien, VI, p. 223 ; Aurelius Victor. En comparant ces auteurs, il semble que Maximin avait le commandement particulier de la cavalerie triballienne, et la commission de discipliner les recrues de toute l’armée. Son biographe aurait dû marquer avec plus de soin ses exploits, et les différents grades par lesquels il passa.

[576] Voyez la lettre originale d’Alexandre Sévère, Hist. Auguste, p. 149.

[577] Hist. Auguste, p. 135. J’ai adouci quelques-unes des circonstances les plus improbables rapportées dans sa vie : autant que l’on en peut juger d’après la narration de son misérable biographe, le bouffon d’Alexandre étant entré par hasard dans la tente de ce prince pendant qu’il dormait, il le réveilla. La crainte du châtiment l’engagea à persuader aux soldats mécontents de commettre le meurtre.

[578] Hérodien, VI, p. 223-227.

[579] Caligula, le plus âgé des quatre, n’avait que vingt-cinq ans lorsqu’il monta sur le trône ; Caracalla en avait vingt-trois, Commode dix-neuf, et Néron seulement dix-sept.

[580] Il paraît qu’il ignorait entièrement le grec, dont un usage habituel, soit dans les lettres, soit dans la conversation, avait fait une partie essentielle de toute bonne éducation.

[581] Hist. Auguste, p. 141 ; Hérodien, VII, p. 237. C’est avec une grande injustice que l’on accuse ce dernier historien d’avoir épargné les vices de Maximin.

[582] On le comparait à Spartacus et à Athénion (Hist. Auguste, p. 141). Quelquefois cependant la femme de Maximin savait, par de sages conseils qu’elle donnait avec cette douceur si propre à son sexe, ramener le tyran dans la voie de la vérité et de l’humanité. (Voyez Ammien Marcellin, XIV, c. 1, où il fait allusion à un fait qu’il a rapporté plus au long sous le règne de Gordien.) On peut voir par les médailles, que Paulina était le nom de cette impératrice bienfaisante : le titre de diva nous apprend qu’elle mourut avant Maximin. Valois, ad loc. citat. Amm. ; Spanheim, de U. et P. N. t. II, p. 360.

Si l’on en croit Syncelle et Zonare, ce fut Maximin lui-même qui la fit mourir (Note de l’Éditeur).

[583] Hérodien, VII, p. 238 ; Zozime, I, p. 15.

[584] Dans le fertile territoire de Bysacium, à cent cinquante milles au sud de Carthage. Ce furent probablement les Gordiens qui donnèrent le titre de colonie à cette ville, et qui y firent bâtir un bel amphithéâtre que le temps a respecté. Voyez Itineraria, Wesseling, page 59, et les Voyages de Shaw, p. 117.

[585] Hérodien, VII, p. 239 ; Hist. Auguste, p. 153.

[586] Hist. Auguste, p. 152. Marc-Antoine s’empara de la belle maison de Pompée, in Carinis : après la mort du triumvir, elle fit partie du domaine impérial. Trajan permit aux sénateurs opulents d’acheter ces palais magnifiques et devenus inutiles au prince ; ils y furent même encouragés par lui (Pline, Panégyrique, c. 50). Ce fut probablement alors que le bisaïeul de Gordien, fit l’acquisition de la maison de Pompée.

[587] Ces quatre espèces de marbre étaient le claudien, le numidien, le carystien et le synnadien. Leurs couleurs n’ont pas été assez bien décrites pour pouvoir être parfaitement distinguées ; il paraît cependant que le carystien était un vert de mer, et que le synnadien était blanc, mêlé de taches de pourpre ovales. Voyez Saumaise, ad Hist. Auguste, p. 164.

[588] Hist. Auguste, p. 151-152. Il faisait paraître quelquefois sur l’arène cinq cents couples de gladiateurs, jamais moins de cent cinquante. Il donna une fois au cirque cent chevaux siciliens et autant de la Cappadoce. Les animaux destinés pour le plaisir de la chasse étaient principalement l’ours, le sanglier, le taureau, le cerf, l’élan, l’âne sauvage, etc. Le lion, et l’éléphant semblent avoir été réservés pour les empereurs.

[589] Voyez dans l’Histoire Auguste, p. 152, la lettre originale, qui montre à la fois le respect d’Alexandre pour l’autorité. du sénat, et son estime pour le proconsul que cette compagnie avait désigné.